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Des humeurs, des images en fonction du quotidien, des événements, des voyages, des lectures ou des scènes de ménage ! Le Olympie world ... !

Passeurs

Le Monde publie cet article. Je ne sais si j'ai le droit mais je mets le lien et le livre tel que tout le monde peut le voir sur leur site donc ... Bref, c'est tellement horrible que je ne peux commenter. Comment peut-on exploiter ainsi la misère de ces milliers de personnes. Un mystère pour moi !
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/01/23/fin-de-cavale-pour-kidane-zekarias-habtemariam-l-un-des-passeurs-de-migrants-les-plus-cruels-au-monde_6159004_3212.html
 

Kidane Zekarias Habtemariam, « l’un des passeurs de migrants les plus cruels au monde », a été arrêté au Soudan

Echappé en 2021 d’un tribunal éthiopien, l’Erythréen de 39 ans, dont le réseau s’étendait de la Somalie à la Libye et qui voyait chaque année transiter vers l’Europe des milliers de jeunes Ethiopiens, a été arrêté début janvier à Khartoum.

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Kidane Zekarias Habtemariam.

Pour les migrants est-africains, le début d’année a accouché d’une rare bonne nouvelle : l’arrestation du célèbre trafiquant érythréen Kidane Zekarias Habtemariam, le 1er janvier à Khartoum, au Soudan, lors d’une opération de police internationale menée par les Emirats arabes unis avec Interpol. L’homme est « l’un des passeurs les plus cruels au monde », selon la police des Pays-Bas, où il figurait sur la liste des criminels les plus recherchés.

A l’intérieur de son réseau tentaculaire, qui s’étendait de la Somalie à la Libye et qui voyait chaque année transiter vers l’Europe des milliers de jeunes Ethiopiens, Erythréens et Somaliens, « Kidane » a fait vivre un enfer aux candidats à l’exil : torturant, violant, brutalisant les jeunes migrants pour leur extorquer des fonds. « C’est un démon », dit de lui Meron Estefanos, une défenseuse des droits des migrants érythréens.

Reconnu dans les rues d’Addis-Abeba par un migrant qu’il avait lui-même torturé, Kidane avait été arrêté une première fois en Ethiopie en 2020. Poursuivi pour trafic d’être humains, il était parvenu à s’échapper du tribunal fédéral d’Addis-Abeba un an plus tard. Avec la complicité d’officiers de police, il avait changé de tenue dans les toilettes du tribunal avant de quitter incognito le bâtiment. Des mois plus tard, l’Ethiopie le condamnera par contumace à la prison à vie.

Des rançons exorbitantes

Depuis deux ans, bien qu’en cavale, le passeur poursuivait presque tranquillement son trafic sur les chemins de contrebande qui relient les déserts soudanais et libyen. « Il passait la saison de contrebande, d’avril à septembre, en Libye, explique Meron Estefanos. Le reste du temps, il faisait des affaires aux Emirats arabes unis », où il était résident. Kidane Zekarias, 39 ans, faisait l’objet de deux notices rouges d’Interpol – le plus haut degré de priorité de la police internationale. Dans son réseau de racket généralisé, il utilisait les Emirats comme plaque tournante, faisant payer des rançons exorbitantes aux familles de migrants sur un compte bancaire local. La justice émiratie le poursuit précisément pour des faits de détournement de fonds.

Les Pays-Bas, quant à eux, ont réclamé son extradition pour trafic d’être humains entre l’Afrique et l’Europe. « Son arrestation est une grande victoire pour les justices néerlandaise et internationale, le genre de percée qu’on attendait depuis des années », assure anonymement un membre du bureau du procureur général des Pays-Bas, qui statue actuellement sur le cas d’un de ses associés. Car le procès de « Welid » (de son vrai nom Tewelde Goitom), un autre passeur érythréen, vient de commencer devant la cour de Zwolle, une ville située à 80 km à l’est d’Amsterdam. L’homme est poursuivi pour participation à une organisation criminelle, trafic d’êtres humains, prise d’otages, extorsion et violences, y compris sexuelles.

Dans le désert libyen, les deux hommes ont longtemps fait régner la terreur. Dans leur base de Bani Walid, au sud de Misrata, Welid et Kidane enfermaient les migrants à qui ils faisaient miroiter la traversée de la Méditerranée pour mieux extorquer leurs familles. « Kidane était à la tête d’un camp en Libye où transitent des milliers de migrants. Beaucoup n’y survivent pas », a déclaré la police néerlandaise. Epicentre de la traite des migrants ces dernières années, le camp de Bani Walid a parfois été surnommé « la ville fantôme » en raison du nombre de candidats à l’exil qui y sont morts sous la férule des passeurs.

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