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Des humeurs, des images en fonction du quotidien, des événements, des voyages, des lectures ou des scènes de ménage ! Le Olympie world ... !

Ouzbek story - part 5 Entre Nurata et Mitan

5140Commencé cette nuit "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond" d'Haruki Murakani. "Je ne sais pas pourquoi, mais plus on vieillit, plus on est occupé" y lit-on ... mes insomnies recommencent sur ce qui va être la fin des vacances ... rêves idiots !

En route pour une journée de voyage sur les traces d'Alexandre le Grand, qui aurait laissé ses empreintes dans la région, et pourquoi pas l'imaginer dans cette forteresse dont il ne reste que quelques amas de terre sous la châleur écrasante ? Nurata a un trésor sous la croyance de poissons immortels qu'il ne faut pas manger sauf à risquer l'ordre du monde ... des milliers de poissons s'entassent dans une eau limpide et sacrée, lieu de pélerinage très fréquenté ... Les enfants jouent des instruments traditionnels avec fierté dans le parc sec de la ville qui lutte contre le soleil. Un oiseau à huppe m'enchante autant que ces toilettes incroyables copiées à la Chine ... 5220

Sur les magnifiques collines de pierres dans le désert, des piétroglyphes - gazelles et chameaux - témoignent des hommes qui se sont exprimés il y a quelques milliers d'années ... notre village de yourtes approche, mais il faudra prendre un improbable bus soviétique sur les derniers kilomètres, attraction sympathique malgré la châleur. C'est un des fardeaux annoncés du voyage, il va falloir faire semblant de camper dans ce village aménagé pour encanailler le touriste, laissant croire les loups errants dans la nuit et le caractère aventurier de voyages 5 étoiles ... bref, il faut l'accepter et pour l'heure la bière fraîche concède le bien fondé de l'organisation.

Une russe croisée par ailleurs semble avoir rencontré un compagnon de voyage espagnol ... j'y reviendrais ... un groupe de (vieux)(cons) français arrive aussi ... ça promet ... autant que les 20 minutes à dos de chameaux offerts par la maison !

5290Le repas du soir révèle des surprises, la cuisinière russe excelle dans la diversité des plats du buffet, et c'est très bon ! Sur la table, la carafe de cristal pour le vin fleurte avec la vodka en bouteille ... la soirée chauffe ... et le chanteur autour du feu nous attire dans la nuit mystérieuse ... la musique - et la vodka - attise la bêtise, les comportements s'égarent ... j'en profite pour m'éloigner vite happé par le groupe de la jeune russe qui fête l'anniversaire du guide-chauffeur à force vodka ... je me laisse pièger et arrive à me délivrer au bout de 3 bouteilles (bues à 4) ... et d'un vaillant "baiser" voulu par H. la jeune russe, ... très jalousée par les mâles alentours ...

Les touristes se sont repliés dans leurs yourtes, j'en profite pour danser, vite rejoins par des courageux sauteurs de feu ... la magie de cette danse entre lune et feu est surprenante et demeurera un des musts de ce voyage au final ! Plus tard dans la nuit, les touristes malades s'exprimeront autant que les scènes de ménage du copain de H. ...

Nous reprenons la route, certains cuvent encore leur soirée arrosée ... la steppe nous montre les astrakans, moutons à la fameuse 5030laine ... mais petit à petit ces immenses espaces redeviennent boisés ... puis les cultures de coton reprennent leur droit ... La plupart des terres cultivables sont en effet réquisitionnées suivant les normes soviétiques, telle région devait produire ceci, l'autre cela, c'est la normalisation qui a ruiné ensuite bien des pays, trop dépendants des autres pays devenus concurrents. L'Ouzbékistan est cotonière et encore aujourd'hui en fait une de ses ressources principales. La terre appartient toujours à l'Etat qui guide la production ... pas grand chose n'a changé, quelques essais de blé sont les bienvenues, voire de riz ... l'auto-suffisance étant la demande nécessaire ... Le problème tient à l'eau qui se raréfie ... ici la mer d'Aral est l'exemple de catastrophe liée à l'exploitation abusive du coton. En ces temps de sécheresse, l'Etat semble un peu moins regardant, quoique ...

La famille qui nous accueille est assez aisée, la table est couverte de mets, le patriarche de la maison est de blanc vêtu, hadj fier de ses pélerinages, de La Mecque mais aussi dans les lieux saints du pays qui équivalent pour les plus pauvres. Il embrasse les hommes, serre timidement la main aux femmes ... tous sont heureux de nous faire découvrir leur petite ville et leur mode de vie traditionnel. L'organisation familiale oblige un des enfants à rester avec les parents, en général, l'aîné(e) se marie le premier, etc. et c'est donc au dernier garçon de rester avec sa nouvelle épousée. Ici encore, bien sur, il vaut mieux avoir des garçons !

5510Ballade dans la campagne, la baignade dans la rivière boueuse entourée de bestiaux ne nous enchante guerre, nous redécouvrons la transpiration, l'air est accablant ... Malgré de belles scènes de jeunes paysannes couvertes de couches colorées de vêtements, du petit âne curieux, de passage de gué dans la boue, le soleil enlève tout le plaisir de belles rencontres ... Tous les jeunes accourent, curieux de ces étrangers embourbés et gauches sur leurs chemins de terre au milieu de rizières et de champs de côton instables ... D. se blesse en sautant un petit canal juste trop large, la plupart d'entre nous étant passés passés plus ou moins (F. préfère se faire aider par un poulain local très empressé) ... Il faudra force de jaunes d'oeufs en cataplasme, recette locale contre les foulures, histoire de tester si le bon sens de la campagne peut vaincre nos pharmacies rutilantes ...

 Nous redécouvrons aussi les moustiques à la tombée de la nuit - et quelques danses très disco avec les jeunes de la maison ne seront qu'un palliatif -, peu pressés de regagner les deux dortoirs suchauffés qui nous ont été affectés ! Voilà qui est étrange, nous avons succombé au confort de la clim de nos hôtels touristiques, les châleurs extrêmes calment vite notre volonté d'aventure ... c'est ça vieillir ? Je me dis que le corps réclame qu'on le respecte un peu plus ... Message reçu.

Nous repartons vers la ville, frêle souvenir qui nous restera sous forme photographique, pour eux peut être plus tenace, dans la rareté de l'extraordinaire d'un soir ? Qui sait ...

 

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