Des humeurs, des images en fonction du quotidien, des événements, des voyages, des lectures ou des scènes de ménage ! Le Olympie world ... !
Troisième visite de Barcelona, mais de la ville festive d'antan, il faut savoir regarder l'évolution culturelle au hasard des rangées bien ordonnées des Ramblas et autres Carrers. Les architectes, tels que Gaùdi ou Puig i Cadafalsh, ont, bien sûr, animés ce bel ordonnancement des mentalités que l'on soupçonne volontiers alimentées par un besoin de découvertes.
C'est donc en des kilomètres le nez en l'air qu'il faut saluer la résistance des pieds dans les six jours de balades dans la capitale indépendante - en résistant à la tentation de l'espagnol pour s'essayer en catalan ... sans trop de succès toutefois. L'étonnement est rapide, car ici le moindre magasin ou restaurant sait se distinguer par de savantes mises en scène. Le décevant viendra des classiques sites touristiques qui, du nombre, imposent un style culturel typique alors que la ville est devenue "autre chose" que l'on ne peut appréhender si l'on ne flâne pas ailleurs que sur ces chemins étoilés des guides.
Soyons donc intrépide, car le graphe est ici un museo ouvert qui assure bien plus que les sigles dont la ville se pare pour moderniser un langage intellectualo-mondialisé qui lie les branchés culturels dans leur (re)connaissance : MACBA, MNAC, CCCB ...
La découverte et le vrai coup de coeur vient pourtant d'un sigle inconnu des guides car créé en 2011 seulement : le MEAM - lire le Museo Europeo d'Art Modern - qui rend hommage, dans cette ville de l'abstraction picasso/miroesque, au figuratif. L'immeube, en proximité des foules piétinantes devant le museo Picasso d'à-côté, est sublimement restauré en respectant les éléments architecturaux du palais que l'on imagine sublime. Ici point de touriste, cinq personnes tout au plus croisées sur les 3 étages bourrées de chef-d'oeuvres les plus divers ... mais quand mon coeur s'affole, je lui fais confiance !
Autre lieu inattendu, le Museu Frédéric Marès. Il faut piocher dans les multiples crucifixions et autre Madones des purs chef-d'oeuvres d'une modernité impressionnante. L'ancien palais est immense et les étages montrent des collections surprenantes récupérées dans les familles de Barcelone, photos, images, jouets, vélos, jumelles, éventails ... que sais-je encore ... le pas se presse au fur et à mesure des salles car la fatigue se fait sentir, quand ... l'atelier de Frédéric Marès, sculpteur, arrive sans prévenir. Coups au coeur, sourires et pulsions sont de la partie désormais ...
Barcelone, c'est aussi les sens en papilles exacerbées ... tout est fait pour tenter l'animal qui sommeille ... Jamon iberico bellota, tapas savamment étagés en des saveurs inattendus ... ces bouchées répétées que l'on ne peut supporter que sur une semaine, faute d'en payer un prix visible chez les locaux aux physiques arrondis !
Bref, beaux moments, hardis les coeurs, avec le regret de ne pas avoir tout vu, de ne pas avoir tout goûté, mais avec la certitude d'avoir savouré à deux une ville européenne qui ne doute plus de rien dans son génie créateur.
Suivre le récit en photos dans l'album "Barcelone 2012" du blog.