Des humeurs, des images en fonction du quotidien, des événements, des voyages, des lectures ou des scènes de ménage ! Le Olympie world ... !
Août devait être sous le signe de la samba et du Brésil, il fut salsa à Cuba. Le 4 août, nous voilà parti à La Havana avec J. pour 3 semaines de périgrination chez l'habitant, le tout organisé en dernière minute par une agence ...
Rencontre. Dès Roissy, rencontre avec M. martiniquaise qui fera le même voyage et qui sera notre compagne de 3 semaines. Avec elle, nous découvrirons le regard "un rien raciste" de tous, la différence portée sur deux hommes blancs accompagnés d'une femme noire. Interrogations renouvellées, regards négatifs voire paroles déplacées ou comportements répréhesibles. Et oui, même dans ce pays de tous les frères et de toutes les teintes de peau ... mieux vaut "tirer" sur le clair ...
Bon fini le négatif, si ce n'est quelques impressions de solitude parfois face au couple J-M., unis dans une complicité de paroles insensibles aux beautés immédiates de l'environnement ... et leur générosité des pourboires en début de voyage dans ce pays très pauvres où tout coûte très cher, surtout les occasions de donner qui 1€, qui 5€ ... qui nous aurait cumulé quelques 300 à 400€ en fin de voyage si je n'avais mis le ola.
Bref, Cuba ! Perturbant... pour l'intellectuel, déroutant pour la raison, aveuglant parfois pour les yeux (et la libido en berne si on est tant soit peu raisonnable et conscient de son physique) ... un ensemble de photographies qui mériteraient de se figer pour les comprendre, les analyser ...
Entre La Havana, centre organisé pour le tourisme, et le reste de Cuba, tellement de mondes. Chaque famille a ici son organisation de vie, je devrais dire de survie, rendu nécessaire par la régime. La parole est un peu libérée ce début août car Castro est entre la vie et la mort - ici tout le monde espère que la mort officieuse qui est supposée va se concrétiser (mais non). La porole des familles hôtes est libérée mais elle nous raconte SON histoire, SON vécu qui ne sera pas le reflet de la vie de la population d'ici. Quels rapports, cette famille jeune (le couple a à peine 30 ans) qui a une maison moderne avec air conditionné, internet, voiture et le droit de loger des touristes ... et cet homme tiraillé par deux ou trois enfants, tous en haillons, qui tente de vendre pour quelques monnaies locales (pesos valent rien par rapport au peso convertible des touristes = 1$+) quelques cacahuettes. Comme envisager son logement, son pouvoir d'achat de la plupart des produits seulement disponibles dans des magasins d'état ouverts aux devises - et avec des produits souvent plus chers qu'en France, blocus oblige !
Vinales. Terres sauvages très valonnées. Ballade à cheval, tout incite à rester, à revenir dans un certain calme que l'on redemande après la grande Havane. Avec le recul de quelques mois, pourquoi ces images fortes de V. dans toute la richesse des paysages vus ?
Trinidad. Ma ville, c'est ici les meilleurs souvenirs. Charmantes maisons, cours de salsa, café de la danse, sourires, artistes, tout concours à venir, et revenir.
Ce sont mes images, témoignages des photographies sauvées, regards et beaux "morceaux" volés, mais les sens exacerbés sont bien rééels encore au souvenir face à telle photo. Les tableaux et sculptures ramenés embaument mon chez moi de cette suave Cuba. Revenir avec la crainte de l'évolution de l'après-Castro.
Tout pourrait être le paradis ici. Personnes magnifiques, mélange des races, éducation impressionnante, débrouillardise politique, passion que l'on ressent sur tous, sur tout ...
Tout peut devenir n'importe quoi par l'argent, les abus, la corruption, l'invasion de hordes américaines attirées par les maisons bon marché et l'art de vivre, en plus de l'inévitable attrait des populations si vulnérables dans leur force et leur volonté pourtant mises à l'épreuve des régimes politiques. Et pourtant. Cuba, j'espère que des hommes se léveront pour te sauver ...