Des humeurs, des images en fonction du quotidien, des événements, des voyages, des lectures ou des scènes de ménage ! Le Olympie world ... !
Ouagadougou, ville moderne de l'Afrique, circulation, petites maisons riches pour ailleurs en Afrique, beaux bâtiments élevés en semblant d'architecture ... quelques kilomètres plus loin, c'est la tradition et ses villages de cases en paille et boue ... quelques retenues d'eau, des personnes tout du long de la route qui nous amène dans le pays Gurunsi.
J'ai choisi ce trek de Noël avec mes filles pour ses villages aux cases colorées de motifs, pour sa solitude probable, pour ses efforts de marche et pour se retrouver ensemble, et bien entendu ses probables contacts avec les populations locales.
Le voyage tient ses promesses, bruits incessants depuis le toit des cases, tentatives de sommeil après des journées à la fois longues de "far niente" et épuisantes de moments de marche déséquilibrés. Le circuit n'est pas bien construit, c'est un peu péjratif, mais c'est à l'africaine. Nous arrivons, nous ne sommes pas attendus tant que ça, nous sommes tous les trois, arrivent vite notre guide, indolent et critique, notre cuisinier, excellent mais peu sobre, deux porteurs qui guideront le matériel avec une petite cariole tiré par les petits anes qui sont légions ici.
Couleurs, chaleurs, boubous, poussière, seau d'eau, marchés, ... sentiments mélangés, parfois mitigés, parfois enthousiastes, les enfants partout demeurent discrets, puis osent, mais sont, ici au burkina, respectueux. Eau chaude à boire, bière méritée parfois, peu d'artisanat domage.
Que dire, lassante Afrique, temps morts, peu de parole, regards qui s'allongent sur des paysages peu changeant, ...
Anes, chèvres, cochons, poulets sont partout mais avec leur rôle "social" et multes histoires à la veillée les mettent en scène dans la cosmogonie locale. J'invente ici un conte pour les enfants, car notre "il était une fois" est trop lisse ici ou tout se règle en guerre et mort, images fortes, sinon concurrencées par feu et catastrophes.
Eléphants pour Noël dans la réserve africaine. Majesté de la charge du mastodonte qui fait frémir S. et séduit M. novice dans cette Afrique qu'elle découvre pour la deuxième fois (Sénégal avant). S. a goûté à la magie du Kenya, mais demeure bon public. Je reste un peu sur ma faim.
Retour à Ouaga, attente du frisson artistique en flanant dans la châleur dans les quelques magasins de sculptures. Le mal au ventre de la beauté ne manque pas devant des pièces chères qui ne resteront que rêves...
Il manque un "je ne sais quoi" dans ce voyage. Les Burkinabés sont accueillant, moins beaux que bien des peuples, moins fiers, peu résignés tout de même, peut être un peu terne ?
- Une fusillade entre police et armée a provoqué un couvre feu dans la capitale pendant notre périple, seul un soldat tué d'origine du village ou nous passons la nuit renseigne sur les événements qui restent si loin de ce bout de la terre du silence.
Images : Levers de soleil dans les concessions, voitures surchargées - bagages, personnes -, frontière avec le Ghana et la différence économique à deux pas l'un de l'autre des payes, ânes brailleurs, potières en causette, éléphant qui charge, arbre reflet d'or au petit matin de Noël.
Epilogue : Une semaine après mon retour, les souvenirs se manifestent par un falciparum rebelle - forme mortelle du palu - qui se déclare le 2 janvier et me laisse sur le careau pendant 5 jours entre 39°8 et 41°2 ... perte de poids records - je descend à 66,7kg ... admire ma ligne mais me coûte une semaine de vacances ... Souvenir malgré moi d'une Afrique touchée par ce fléau.